Les pièces d’or de 20 francs dites "Marianne Coq" font partie des pièces françaises les plus connues en France et dans le monde entier. On appelle ces pièces “Marianne” ou “Coq” en raison des gravures qu’elles représentent.

Vidéo : Quelle est la rareté et la valeur des pièces de 20 francs or dites "Marianne Coq" ?

Vidéo : Quelle est la rareté et la valeur des pièces de 20 francs or dites

Vidéo : 20 francs or Marianne Coq, rareté et valeur

Le côté face de la pièce représente un buste drapé de Marianne coiffée du bonnet phrygien décoré de feuilles de chêne. Marianne est la personnification de la République française.

Photo des deux faces d'une pièce de 20 francs or Marianne Coq

Photo des deux faces d'une pièce de 20 francs or Marianne Coq

Sur le côté pile de la pièce on peut voir un coq fièrement dressé, entouré par la devise de la République : Liberté, Egalité, Fraternité. Le coq symbolise le peuple français.

Le dessin des pièces 20 francs or Marianne Coq est l’oeuvre de Jules Chaplain, un maître incontesté de la médaille et de la monnaie française au XIXème siècle qui était déjà reconnu et admiré de son vivant. La gravure de ses superbes pièces de 20 francs or lui a valu de passer à la postérité. Le portrait de Marianne a été repris sur la médaille de l’exposition universelle de Paris en 1900. Le nouvel emblème monétaire de la France a obtenu une reconnaissance universelle.

Portrait de Chaplain, auteur de la pièce de 20 francs or Marianne Coq

Portrait de Chaplain, auteur de la pièce de 20 francs or Marianne Coq

Les pièces de 20 francs or Marianne Coq ont été fabriquées entre 1899 et 1914. Des pièces identiques ont été refrappées en 1921 et entre 1951 et 1960, avec les mêmes coins que les pièces fabriquées antérieurement à 1914 et sans changement de millésime.

Caractéristiques techniques des pièces de 20 francs or Coq

Caractéristiques techniques des pièces de 20 francs or Coq

La mise en circulation des pièces de 20 francs or Marianne Coq s’inscrit dans le prolongement de la longue suite des pièces d’or de 20 francs inaugurée par Napoléon Ier en 1803 dans le cadre du Franc Germinal. Les pièces de 20 francs or Coq reprennent en tous points les caractéristiques des pièces de 20 francs créées par Napoléon Ier. Elles pèsent 6,45 grammes d’or pur à 900 millièmes ou 90 pour cent si l’on préfère et leur diamètre est de 21 millimètres. Chaque pièce contient 5,80 grammes d’or pur et 10% d’alliage en cuivre.

Reprise du dessin des portraits de Marianne sur la médaille de l'Exposition Universelle de 1900

Reprise du dessin des portraits de Marianne sur la médaille de l'Exposition Universelle de 1900

Après le désastre de la guerre franco-allemande de 1870 et la fin du Second Empire de Napoléon III, la IIIème République a repris la fabrication des pièces de 20 francs or avec les pièces au Génie de Dupré. Ce type de pièces était apparu pour la première fois pendant la Révolution française et avait été repris sous la IIème République en 1848 et 1849. Mais vers la fin du XIXème siècle, le régime républicain, un temps mis en balance avec une nouvelle restauration monarchique, était fermement établi. L’opinion publique réclama l’adoption de nouvelles monnaies.

A la suite d'une campagne de presse réclamant la modification des types monétaires et l'adoption d'empreintes qui fussent propres à la troisième République, la direction des Beaux-Arts chargea, en décembre 1895, Chaplain de graver de nouvelles monnaies.

Suite des pièces de 20 francs or : du Second Empire à la IIIème République

Suite des pièces de 20 francs or : du Second Empire à la IIIème République

Les premières pièces de type 20 francs Coq furent mises en circulation en 1899. A propos de la pièce, De Foville, qui était Directeur de la Monnaie déclara ceci : “La pièce d’or signée Chaplain est superbe et nous lui pardonnons volontiers ce que certains critiques ont appelé ses anachronismes et le profil martial de la République". Il rajouta qu'on pouvait aussi pardonner à cette nouvelle pièce "les allures militaristes du coq gaulois et sur la tranche, la vieille devise "Dieu Protège la France", qu’il eût été bien sot de faire disparaître”.

En parlant d’anachronisme De Foville évoque le fait que les gaulois n’utilisaient pas eux même le coq comme emblème. Il s’agit d’une construction symbolique postérieure. Et à propos du style de la pièce, De Foville qualifie justement la pièce comme martiale et militariste. La République française souhaitait alors s’affirmer contre la menace allemande grandissante.

Cette dimension militariste a par la suite été bien mise en valeur dans une affiche d’Abel Faivre éditée pendant la première guerre mondiale. On y voit le coq gaulois de la pièce de 20 francs or s’en prendre à un soldat allemand.

Affiche d'Abel Faivre (1915)

Affiche d'Abel Faivre (1915)

La pièce reflète également les grandes évolutions de l’époque, puisqu’à partir de 1907, après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat la devise “Dieu Protège la France” a finalement été remplacée par la devise “Liberté Egalité Fraternité”.

Même si la dimension militariste de la pièce pourrait être discutée, sur le plan esthétique, les pièces de 20 francs or Marianne Coq conservent le goût d’une belle époque.

Le début de la première guerre mondiale en 1914 a mis fin à la fabrication des pièces.

Cependant, plus de 200000 pièces ont été refrappées en 1921. Un peu moins de 37,5 millions de pièces 20 francs coq ont été fabriquées entre 1951 et 1960. Il s’agissait de reconstituer des stocks de pièces largement amoindris par les deux guerres mondiales et en particulier de faire peser le prix des Napoléons à la baisse après l’emprunt Pinay en 1952. En effet cet emprunt était indexé sur le cours officiel des pièces de 20 francs or.

20 francs or Marianne Coq : années de fabrication

20 francs or Marianne Coq : années de fabrication

Ces nouvelles pièces ont été fabriquées à l’aide des matrices d’origine, et avec des dates allant de 1907 à 1914. Ces pièces ont donc toutes la tranche inscrite “Liberté Egalité Fraternité”. En théorie il est impossible de distinguer les pièces antérieures à 1914 des refrappes, qui sont donc sous un régime fiscal identique.

Cependant une analyse au spectromètre de masse révèle une composition métallique légèrement différente entre les 20 francs Coq originales et les refrappes. Les pièces d’époque contiennent en moyenne 902,63 millièmes d’or contre 900,39 millièmes pour les refrappes. Les refrappes contiennent également 0,348 millièmes d’argent, alors que l’alliage des pièces originales est composé presque exclusivement de cuivre. Il peut donc exister une très légère différence de couleur entre les pièces qui sont plus ou moins pâles ou rouges selon leur teneur en argent et en cuivre. De façon générale les refrappes, qui n’ont pas circulé, sont en meilleur état de conservation que les pièces antérieures à 1914.

Au total de très grandes quantités de pièces de type 20 francs or Coq ont été fabriquées. Les stocks de pièces, qui avaient diminués pendant les 2 guerres mondiales, ont été largement reconstitués après 1945.

Les pièces frappées entre 1899 et 1906 sont relativement plus rares. En 1900 une petite série de moins de 10000 pièces de 20 francs Marianne Coq sur flan mat a été fabriquée. Ces pièces valent au minimum 5 fois plus que les pièces ordinaires. Pour le reste les pièces de 20 francs Marianne Coq sont d’excellentes pièces d’or d’investissement, bien connues en France et dans le monde entier. Leur valeur à la hausse ou à la baisse dépend de l’évolution des cours de l’or sur les marchés internationaux. En plus de la valeur du métal précieux qu’elles contiennent, ces pièces ont d’indiscutables qualités esthétiques et tout collectionneur de pièces françaises devrait en posséder au moins 1 exemplaire…

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