La vidéo ci-dessous présente les différentes formes de monnaie dans le monde à travers l'histoire. 

Vidéo : les différentes formes de la monnaie

Riz, blé, cacao, poissons séchés, tabac ... des formes multiples de la monnaie

Aujourd’hui on se représente la monnaie physique le plus souvent sous forme de pièces de monnaie et de billets de banque. Mais au cours de l’histoire il a existé de multiples formes de monnaie très différentes de pièces de monnaie contemporaines.

Je vais donner quelques exemples pris dans le passé plus ou moins ancien et dans différentes régions du monde cités pour la plupart dans le livre d’Ernest Babelon “Les origines de la monnaie”.

En Islande au XVème siècle, la principale richesse des habitants consistait en poisson séchés et c'est cette marchandise qui faisait office de monnaie pour les commerçants anglais et danois.

A Terre-Neuve, en 1825 c'est le poisson qui jouait officiellement le rôle de monnaie : il servait à payer les salaires et toutes les denrées que les pêcheurs désiraient acheter.

Dans la presqu'île d'Alaska, à la baie d'Hudson, comme chez les Lapons et chez les Estoniens, les peaux de castor et les fourrures remplissent le rôle de monnaie. Dans la langue de ces peuples, le même mot, râha, signifiait à la foi peau et monnaie.

Au début du XIXème siècle, aux Etats-Unis, le sucre jouait le rôle de monnaie dans le Maryland; le tabac était utilisé en Virginie et les balles de plomb dans le Massachusetts, tandis qu’au Mexique et dans l'Amérique centrale le cacao faisait office de monnaie.

Ernest Babelon explique encore que “Les Indiens des États-Unis et du Canada se servaient surtout, en guise de monnaie, d'un bijou appelé wampum fabriqué à l’aide de deux coquillages marins, blanc et violet, le buccinum et la Venus mercatoria, qu'on recueille en quantité sur les rives du golfe du Mexique. Des fragments de ces coquillages, d'une couleur lustrée, étaient taillés en petits cylindres d'environ 10 millimètres de longueur sur 8 de circonférence, puis, évidés et enfilés en chapelets. Le wampum fut considéré comme monnaie légale, même après l'arrivée des Européens, à cause de l'absence de la monnaie métallique.”

En Afrique également des coquillages ou même des gâteaux de sel ont fait office de monnaie. Dans les plaines d’Asie centrale, le thé a servi de monnaie. En Chine, en Inde et au Japon, on s'est longtemps servi, pour signe d'échange, comme chez les peuples enfants de l'Afrique et de l'Amérique, de coquillages blancs exportés surtout des îles Maldives, et généralement désignés sous le nom de cauries (la cypræa moneta des naturalistes).

Cet usage primitif des cauries, comme moyen d'échange, a laissé des traces dans la langue chinoise, dit Ernest Babelon, où, le caractère pei, « coquille », est resté le radical de tous les mots qui se rattachent aux idées de richesse, d'achat ou de vente.

En Corée, la denrée la plus usuelle, le riz, a servi longtemps comme monnaie de même que dans de nombreuses sociétés anciennes le blé, ou le maïs ont pu servir de monnaie.

Les métaux non monnayés ont bien sûr servi d’intermédiaire des échanges sous forme de lingots non monnayés. Les haches de l’âge du bronze ont également pu faire usage monnaie, mais aussi des rouelles gauloises, des perles et des objets variés, plus ou moins périssables.

Et si l’on veut prendre un exemple plus récent, rapporté par Milton Friedman, les cigarettes ont servi de monnaie pendant une courte période dans l’Allemagne vaincue de l’Année Zéro, en 1945 : faute de mieux, en l’absence de monnaie sonnante et trébuchante, il fallait utiliser un intermédiaire pour les échanges immédiatement disponible et pratique.

Ce tour d’horizon rapide montre que les formes de la monnaie peuvent être extrêmement variées. Quand un échange est nécessaire, le fonction d’intermédiaire des échanges de la monnaie peut être remplie par toutes sortes d’objets plus ou moins utiles. 

Définition classique de la monnaie

La définition classique de la monnaie lui attribue trois fonctions : 

Elle joue le rôle d’intermédiaire des échanges, d’Unité de mesure et de réserve de valeur.

Tous les objets mentionnés plus haut peuvent, à un degré ou un autre, remplir plus ou moins bien ces trois fonctions. 

Universalité du fait monétaire

L’examen de ces usages monétaires anciens montre un fait certain, c’est l’universalité de la monnaie en tant que fait social. La monnaie a été “inventée” par plusieurs peuples indépendamment les uns des autres. Et au-delà des formes physiques de la monnaie, on peut dire qu’en tant qu’intermédiaire des échanges ou unité de compte, elle peut être complètement abstraite : c’est ainsi que tout au long du Moyen Âge une unité de compte abstraite la “livre”, qui n’était représentée par aucune monnaie physique a été utilisée comme unité de compte et intermédiaire des échanges.

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